La fleur serait-elle une grande farceuse ?

La nature, avec son ingéniosité, nous réserve parfois des surprises étonnantes. Parmi ces mystères botaniques, certaines orchidées, les ophrys, se distinguent comme les grands maîtres de la duperie.

Elles déploient un talent unique dans l’art de l’imitation et offrent des représentations saisissantes de mouches, d’abeilles, de bourdons… Leur capacité à reproduire fidèlement les caractéristiques de ces petites bêtes leur confère une dimension théâtrale. On a vraiment l’impression de voir un insecte, la tête plongée dans le cœur de la fleur, mais elles ne trompent pas seulement les humains…

Parmi ces imposteurs floraux, l’ophrys bourdon se révèle être le meilleur. Il pousse très loin l’art de l’imitation. Si une partie de sa fleur adopte la forme, la couleur et la texture duveteuse du corps d’un bourdon, il y ajoute le parfum de la femelle bourdon. Le mâle, aveuglé par cette illusion, tente alors désespérément de s’accoupler avec la fausse dame bourdon. En se tortillant de la sorte, il reçoit du pollen sur la tête qu’il transportera et déposera sur  un autre ophrys bourdon, certain cette fois-ci  d’y reconnaître une compagne.

Ainsi, en croyant copuler, l’insecte  permet la fécondation de la plante en apportant, à son insu, le pollen ( semence mâle) de l’une sur le pistil (organe contenant l’ ovaire) d’une autre.

Ces orchidées, avec leur talent pour l’imitation, repoussent les limites de ce que l’on peut attendre du règne végétal. Leurs stratagèmes ne sont que des mécanismes sophistiqués, programmés, visant à assurer leur reproduction.

OPHRYS FUCIFLORA

 

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