L’erreur d’un père

L’Erreur d’un père est le quatrième roman de Sylvie Teper. Roman contemporain,  inspiré de faits authentiques..

Caractéristiques

  • Nombre de pages : 280
  • Genre : roman
  • Éditeur : Éditions Anfortas
  • Parution : mai 2024 ISBN ‏ : ‎ 978-2-37522-169-3
  • Offre de lancement jusqu’au 16 mai
  • A partir du 16 mai, disponible en librairie, Fnac, Amazon,…

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Résumé

Dans un élan impulsif, un père détruit l’équilibre de trois familles et la vie paisible d’Arthur, garde-chasse solitaire. L’arrivée de Camille enflamme son existence avec sa jeunesse envoûtante. Un drame, un accident mortel, et Arthur s’enfuit, abandonnant tout derrière lui, y compris elle.

Porté par une rencontre passionnée avec Camille, sa fuite le hante : est-il coupable ou victime ? Sa quête pour la vérité le conduit dans un village où le mystère rôde, où chaque indice peut être un piège, et chaque visage cacher une douleur. Ce roman est un voyage au cœur de l’âme humaine, un suspense haletant où les secrets d’une société à deux visages se dénouent dans l’ombre de la justice. La vérité est un labyrinthe dans ce village où le silence pèse lourd. Le compte à rebours est lancé vers une fin aussi inattendue qu’implacable.

Premières pages

Prologue

Mars 2017

Forêt privée.

Défense d’entrée sous peine de procès-verbal.

Arthur Verdier, vingt-huit ans, garde-chasse, inspecte le chemin vicinal et les alentours du bois, avant de se glisser, à son tour, sous le grillage à mailles serrées. Il ne pense pas à l’infraction : il suit Camille, qui s’entête à vérifier une rumeur du pays. Cependant, dès l’instant où il se redresse et nettoie son pantalon du revers de la main, la nervosité le gagne. Pourtant, rien ne paraît anormal, à ses yeux. Douze ans d’expérience dans les forêts ne trompent pas. Alors ? S’agit-il de pièges, d’embûches préparées par le propriétaire ou les braconniers ? Non. Pas même du risque d’une balle perdue : à cette époque, la chasse est fermée. Quoique cette année, celle au sanglier se prolonge jusqu’à la fin du mois.
Non. Son sentiment d’étrangeté réside ailleurs.
Un craquement sur sa droite.
Il tourne la tête, écoute, scrute…
— Tu viens ? s’impatiente Camille.
Il se le demande, inspecte encore une fois autour d’eux.
— Magne-toi ! s’énerve-t-elle, à voix basse.
Il hésite encore, toutefois, à voir se dandiner la paire de fesses moulées dans un pantalon noir, qu’il tenait cette nuit dans ses mains, il cesse de se questionner et la suit. Mais, il la revoit, allongée, dans les fougères, imagine la douceur de sa peau, sa main glisser… Inévitable. Son corps réagit violemment. Il se retient de la saisir, là, sur l’instant, et gravit vite le flanc herbeux, piqueté de jonquilles.
Ils grimpent l’un derrière l’autre.
L’oreille exercée d’Arthur perçoit un frottement. Il s’immobilise, fixe aussitôt la source du bruit sur sa droite, et semble apercevoir quelque chose. Peut-être pas. Il distingue mal.
Il cherche la fille.
Ce corps d’une vingtaine d’années l’attend déjà sur le plateau. Elle l’incite de la main à se dépêcher de la rejoindre.
— J’ai l’impression que quelqu’un nous suit, murmure-t-il en arrivant à sa hauteur. Là-bas, dans le taillis…
Elle jette un coup d’œil dans la direction indiquée, quand il perçoit, au pied de la butte, mais un peu plus vers l’est, un toit blanc et plat, à travers les cimes. Il lui rappelle quelque chose, mais déjà, Camille se remet à marcher.
Deux kilomètres plus loin, la chênaie cède la place à une plantation de résineux, et l’ambiance change aussitôt : elle s’assombrit. Une colonie de troncs aux écorces pustuleuses se dresse devant eux, tels des seigneurs d’une autre époque. Dans le sous-bois, des branches jonchent un tapis d’aiguilles, et des fougères, recroquevillées comme des petits vieux dans une maison de retraite, se manifestent dans l’obscurité de la sapinière. Le soleil n’entre pas dans ce milieu. Une prison ? Oui, il éprouve cette sensation, face à ce bois qui n’invite ni à la promenade ni à la rêverie.
« Forêt abandonnée, non gérée… », pense le garde-chasse.
— Tu vois un chemin ? chuchote Camille.
— Pourquoi, tu ne parles pas normalement ?
— Imagine que le propriétaire nous intercepte. On y va ?
Il fronce les sourcils. Est-ce la détermination de sa copine qui l’interpelle ? Il ne sait pas, mais son comportement le dérange. Il essaie de comprendre quand, déjà, elle force un passage. Alors, il examine encore une fois les lieux, derrière lui, puis à droite, à gauche, et la rejoint.
Ils se faufilent comme ils peuvent entre les troncs.
Impossible de suivre une ligne droite.
Une mousse noire couvre le dos des branches. Aucune empreinte, aucune trace de pas. Pourtant, il perçoit des bruits.
Il avance, oreilles, yeux, narines en éveil. Comme une proie aux aguets.
Un hennissement les surprend. Un deuxième. Un troisième. Ces cris figent Arthur et Camille sur place.
Des chevaux ?
Il scrute aussitôt l’espace, cherche une trouée, une clairière…
— Ils ont peur, lâche Camille.
— Non. Ils souffrent, ils se plaignent, répond Arthur. Peut-être même appellent-ils au secours…
Camille regarde dans le bois, puis derrière elle.
— Tu crois qu’ils sentent la présence d’un loup ? Une légende veut…
— Je n’ai vu ni empreintes, ni crottes, ni poils.
— Même pas ceux des chevaux ?
— Ça ne colle pas ! Bordel, qu’est-ce qui se passe ici ? Mets-toi derrière moi ! lui ordonne-t-il, en la tirant par le bras.
Elle se dégage aussitôt de son emprise et lui lance qu’elle ne reçoit aucun ordre, surtout pas d’un homme ! Puis, elle balaie des yeux les alentours, sans ajouter un mot.
Il l’observe, hésite à lui confier ses craintes. À quoi bon l’affoler ? Puis, il se décide et intime à Camille de le suivre, de faire demi-tour.
Elle ne bouge pas. Il chasse de la main une nuée de moucherons autour de sa tête, Elle semble chercher quelque chose ou quelqu’un, parmi les troncs.
— Aucun sentier de visible, remarque-t-elle. Pourtant, des chevaux y ont pénétré. Il existe donc un accès quelque part : ils ne se sont pas glissés sous la clôture comme nous.
— Viens ! insiste Arthur. On est dans une forêt privée. Tout ça ne nous concerne pas…
Un hennissement.
— Tu avais raison : les bêtes nous appellent. J’y vais, déclare-t-elle.
Il n’en revient pas : cette femme lui paraît plus déterminée qu’effrayée. Elle ne parle même plus de son objectif : retrouver la table de grès gravée de signes, que la légende décrit comme une voix ancestrale, figée dans la pierre. Camille semble avoir changé de but, maintenant : elle écarte des rameaux, se bat avec des tiges, trébuche, tombe.
Il accourt, l’aide à se relever.
— Camille ! chuchote-t-il. Personne ne chevaucherait dans un tel milieu. Aucun cavalier…
Encore ces cris.
Par instinct, ou par l’expérience acquise à l’adolescence, il cherche des yeux un bâton. Un solide. Lourd…
Quelques pas plus loin, il ramasse une branche, la casse contre un tronc, ne garde en main qu’une sorte de gourdin.
Camille ne réagit pas, donne l’impression de ne pas vivre avec lui ce moment. Par contre, Arthur sent sa violence se réveiller en lui, ses muscles, ses nerfs se tendre…
Il s’approche de son amie.
— Ce n’est pas normal, marmonne-t-il.
— Ça vient de là-bas, souffle-t-elle en pointant une zone de lumière parmi les troncs.
Arthur confirme d’un mouvement de tête, s’élance dans cette direction, talonné par Camille.
À une trentaine de mètres, une odeur de fumier les saisit.
Ils ralentissent.
Des troncs sciés gisent au sol, un espace déboisé s’étend devant eux et, sur leur gauche, un hangar, une sorte de structure agricole.
— Là… chuchote Camille.
— Chut ! murmure Arthur, venant de remarquer un seau renversé et un générateur électrique relié à des aiguillons, identiques à ceux utilisés par les bouviers pour piquer et presser leurs bêtes épuisées ou rétives.
Cette odeur…
Sa main se crispe sur son gourdin. Les battements de son cœur s’accélèrent. Ses yeux parcourent les alentours, furètent, se glissent dans tous les recoins. Il en est certain, quelqu’un se terre non loin de lui, à l’abri de son regard.
— Camille, on nous suit depuis le début. Reste près de moi. Surtout, ne…

Quelques indices

Quand un père ne peut admettre les choix de ses enfants, que reste-t-il de la famille ?

Un compte à rebours est lancé vers une fin aussi inattendue qu’implacable. Gardez à l’esprit que les faits sont réels.

Les personnes ne sont jamais ce qu’elles paraissent. Tout ne serait-il qu’illusion ?

Entrez dans le jeu dangereux de la tromperie et du désir de vengeance.